Le chœur des femmes de Martin WINCKLER

Bonjour à tou.te.s 🙂,

Avant de commencer, je tiens à remercier la copine qui m’a prêté cette ouvrage (elle se reconnaîtra). J’adore quand on me propose des lectures qu’on a aimées. On m’invite dans son univers, on partage avec moi un instant de soi… et qu’y a-t-il de plus merveilleux que de découvrir quelqu’un un peu plus ?

 

Maintenant mes observations sur le roman :

 

Ça y est ! Enfin ! Hallelujah ! J’ai fini ce livre de 671 pages. Je ne râle pas parce que je n’aime pas les longs livres, hein. Si tel avait été le cas (hé ! hé ! Pas bête !) je ne l’aurais pas entamé 👌. Surtout que j’ai trouvé la plume assez fluide pour continuer malgré le reste.

Bref !

Le chœur des femmes de Martin WINCKLER ou le temps qu’il m’a imposé pour me forger un avis sur son œuvre… Mmm (en clin d’œil à la réponse favorite (avec « je vois/comprends ») des deux personnages principaux quand ils ne savent pas quoi répondre (et même le combo quand ils sont désespérés).

 

Vous l’aurez compris, ce livre s’est transformé en challenge, MÊME ! si j’ai trouvé le sujet très – très – intéressant.

Je ne cache pas que j’ai dû m’accorder plusieurs pauses avant d’atteindre la page finale. D’abord à cause du personnage principal (Docteure ATWOOD) qui incarne « les médecins antipathiques » dans toute leur splendeur. Les médecins formatés pour être condescendants et égotistes. Vous les voyez ? On en a tous rencontré au moins un.e (sauf celles et ceux qui ne consultent pas… mais elles et eux, je leur tire la langue comme une gamine de 5 ans, vexée 😋).

Pour une personne comme moi, qui – à une époque – a fait le tour des spécialistes, dans l’espoir de trouver ce qui clochait, pour m’entendre dire : « c’est dans votre tête » au lieu de « nous ne savons pas ce que vous avez » (comme si un.e médecin avait la science infuse et par conséquent pas le droit de sécher) avant d’être lâchement abandonnée comme une folle dingue (Bon… après… j’ai un p’tit grain de folie prononcé, je le conçois 🤪), on ne peut que saisir ce que l’auteur veut décrier… à la hauteur de son indignation.

En tant que femme qui a entendu des gynécologues pompeux lui dire des choses comme : « mais vous vous inquiétez pour rien ma p’tite dame » alors que ça fait quatre mois que je saigne non-stop et qu’il n’est pas foutu de régler le problème – normal, il le prend par-dessus la jambe – et qu’au final c’est un acuponcteur qui y arrive… ou encore : « si vous voulez ne plus avoir aussi mal pendant vos règles, faut faire un enfant, d’ici-là je n’ai rien pour vous » alors que vous avez douze ans et une endométriose… on se sent bien concernée par ce livre 😔.

(Pour info, j’ai rencontré des femmes qui ont fait des enfants pour palier à la douleur : ça n’a rien réglé du tout. J’ai aussi discuté de la problématique avec une infirmière qui m’a expliqué que le pourcentage de mamans soulagées par l’enfantement est tellement ridicule qu’elle s’agace chaque fois qu’elle entend ce conseil. 🙈🙉🙊)

Sauf que voilà ! Le problème c’est que l’auteur en fait des caisses. L’histoire est mignonne (il ne se passe pas grand-chose en même temps). Une future chirurgienne doit se payer six mois de consultations avec un généraliste : le Docteur Karma (qui a réussi, malgré le fait qu’il ne soit pas un spécialiste, à être à la tête d’un service gynéco), si elle veut que son doyen accepte de valider sa formation complète.

Elle y va en traînant des pieds, remplie d’une colère à l’encontre de ce docteur que j’ai eu du mal à saisir… avant de m’apercevoir qu’elle en voulait à la terre entière.

Je suppose que rendre cette femme antipathique au début de l’histoire était une manœuvre calculée par l’auteur… mais n’est-ce pas dangereux si on veut que le lecteur passe un bon moment dans notre univers ? Non parce que le côté antipathique est long à se dissiper (à la moitié du livre elle commence à peine à devenir supportable).

Après… je crois que j’ai une dent contre ce genre de médecins 🤔.

La deuxième raison qui m’a poussée à lire et finir d’autres œuvres avant de reprendre celle-ci, c’est que ce livre est lent 🥱.

Sérieusement ? 671 pages pour ne raconter que ça ? Je soupçonne l’auteur de s’être sifflé l’œuvre complète « À la recherche du temps perdu » de Marcel PROUST et avoir voulu l’imiter… Parce qu’à mon avis, cette histoire aurait été beaucoup moins « Mmm » si elle avait fait moitié moins de pages et tout aussi compréhensible (et bien plus captivante).

Je ne cache pas d’ailleurs, qu’il m’est arrivé de sauter des chapitres entiers, remplis de témoignages de patientes… Ça va ! On avait déjà compris l’idée avec la dizaine de cas précédents… Je ne lis pas un livre pour pleurer sur le sort des patient.e.s en constatant que je suis loin d’être la seule à avoir souffert de la bêtise médicale.

Après… Le livre est criant de vérité et certaines répliques du style « nous sommes là pour soigner pas pour nous prendre pour Dieu, donc si nous pouvons exercer sans faire mal aux patient.e.s en fournissant un effort de notre côté, pourquoi ne pas s’y appliquer ? » devraient être enseignées comme des poésies en fac de médecine 👍.

Pour info, dans la vie réelle, quand j’ai posé cette question :

« Pourquoi, lors d’un accouchement, préférer une position qui bloque le passage du bébé, au lieu d’allonger la femme sur le côté et lui faire ramener les jambes contre son torse… orientation bien plus naturelle, puisqu’elle ouvre le passage au nouveau-né ? »

On m’a répondu :

« Une femme n’accouche qu’une fois de temps en temps, l’obstétricien fait ça toute la journée, donc c’est à celle qui y passe le moins de temps de supporter l’effort. »

J’étais alors sortie de mes gongs (j’étais très énervée à l’époque) pour rétorquer :

« Oui enfin… d’une, personne ne lui a mis le couteau sous la gorge pour pratiquer ce métier et vu son salaire, je ne vais pas plaindre le bichon. De deux, un.e obstétricien.ne consulte aussi, donc i.e.l ne passe pas tout son temps en accouchement. De trois, il y a plus difficile à supporter au boulot que se retrouver face à une paire de fesses coopératives plutôt qu’un sexe en souffrance. Et de quatre, beaucoup de complications pourraient être évitées (sans parler des épisiotomies) si on respectait le cheminement que la nature nous offre. »

Ce à quoi on a renchéri par un :

« Pourquoi tu te poses tant de questions ? De toutes façons, le médecin ne te laisse pas le choix ! »

😠😡🤬 PAS LE CHOIX ? MAIS C’EST MON CORPS ! 😠😡🤬

(Vous comprenez pourquoi je n’ai jamais eu d’enfant ? Je ne sais pas me résigner.)

Voilà ! En un échange je vous ai résumé les – très – nombreux exemples. Parce que oui ! On a tous cherché ailleurs que chez les médecins les informations dont nous avions besoin parce qu’i.e.l.s sont souvent dans le jugement (cela dit, celles que j’ai données sont confirmées dans le livre… quand le docteur Karma veut investir dans une table plus large pour permettre aux femmes de s’installer en position fœtale (et l’auteur de ce livre est un médecin spécialisé en gynéco)).

Au final, il y a beaucoup de moments où le roman perd de sa saveur – et donc réduit l’effet escompté – à cause de son côté redondant.

Et moi quand je m’ennuie… je passe à autre chose. Mais voilà ! Le livre est quand même franchement digne d’intérêt, alors chaque fois j’en ai repris la lecture.

 

Mon avis :

Mitigée. Ce livre est pourri de vérités certes… mais je le trouve trop long ! Si j’avais lu les 200 premières pages et les 100 dernières, ça m’aurait suffi à comprendre l’histoire. MAIS ! C’est vrai que le sujet critiqué par l’auteur est loin d’être anodin et mérite cet acharnement.

Le truc c’est que, comme je le dis toujours, lorsque je lis un livre, je ne cherche pas à entrer dans la tête de son auteur, je ne cherche pas non plus qu’on me rassure sur le fait que j’ai raison de m’insurger sur un sujet. Je m’insurge si je veux. Je lis un livre pour sortir du quotidien, pour rêver d’une autre vie. Si l’auteur.e veut ajouter des références à des causes qui le touchent, pourquoi pas, ça me permet de découvrir un peu de sa personnalité. Mais 671 pages sur une seule cause (même celle-là)… ce n’est pas fait pour moi.

Mais si vous aimez ce genre de lecture, vous allez adorer.

 

Bonne semaine et bonne.s lecture.s (écoute.s) 😘  

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