La Peste d’Albert CAMUS

Bonjour à tou.te.s 🙂,

Aujourd’hui, je m’attaque à La peste d’Albert CAMUS version audio lue par Christian GONON pour Gallimard et d’une durée de 8h56. Comme c’est une œuvre connue, je m’autorise une description hachée… parce que c’est un peu la façon que j’ai eu de l’écouter j’avoue.  

Ma notation sur la plateforme :

  • Global : 5/5 étoiles
  • Performance : 5/5 étoiles
  • Histoire : 5/5 étoiles

 

Quand j’ai entamé « La peste », je lisais « Écriture » de Stephen KING en parallèle et cette anecdote est très importante pour un point en particulier : Les « dit-il ».

En résumant très – très – grossièrement : dans écriture, Stephen KING explique qu’à la fin d’une réplique mieux vaut utiliser le verbe « dire » que n’importe quel verbe d’expression. Nous savons qu’Albert CAMUS n’a jamais lu ce livre et pourtant… quand vous écoutez La peste, vous accordez à Stephen KING (c’est lui qui le dit, hein, pas moi) qu’il n’invente rien dans son livre.

Bref !

La peste : L’histoire se déroule à Oran (je m’aperçois que je ne sais même pas à quelle époque…) quand une épidémie de peste s’installe et on voit plusieurs personnages évoluer dans une ville mise en confinement. Je ne me souviens pas les noms… à part le docteur Rieux (non je n’ai pas honte… j’ai un gros problème de mémorisation des noms), mais il y a deux médecins, un agent de la fonction publique qui rêve d’écrire un livre, un amoureux qui, n’habitant pas Oran, cherche quasiment tout le long du roman à s’échapper (sans succès), un prêtre, un juge et un dernier qui se réjouit de l’apparition de ce fléau – parce qu’une enquête judiciaire allait l’amener en prison et qu’à cause de la peste, tout le monde se retrouve dans le même enfer que lui et est donc plus à même de comprendre sa situation. Si j’en oublie, c’est qu’ils ne m’ont pas marquée.

Tout commence avec le Docteur Rieux qui accompagne sa femme au train pour qu’elle aille en maison de santé (loin d’Oran) afin de se faire soigner puis l’arrivée de sa mère. Cette arrivée de maman dans le seul but de s’occuper de son fiston le temps de l’absence de son épouse m’a fait grincer des dents… mais c’est un livre d’un autre temps (oui… enfin… 1947 ce n’est pas si loin quand même… je m’égare ?) Arrivent ensuite les rats. Des montagnes de rats qui viennent mourir dans Oran. Puis les humains des quartiers éloignés du leur.

Le livre avance doucement mais sûrement (comme la maladie). J’ai donc eu tout le loisir de faire le comparatif avec l’épidémie actuelle… je n’ai pas pu m’en empêcher sur le moment, mais vous rassure : je ne développerai pas. Au début, c’est long… MAIS une chose m’amusait particulièrement (qui n’avait rien à voir avec l’histoire) : les « dit-il ».

Le lecteur est très sérieux, consciencieux… à l’image des personnages du livre. Il est très agréable d’entendre son implication. Mais… à l’image de la maladie, il lit doucement. Il prend bien le temps de détacher ses mots et surtout les « dit-il » des répliques. J’explique : réplique / pause de trois secondes / « dit-il » / pause de trois secondes / reprise de la lecture. Je dis trois secondes, mais si vous chronométriez et me disiez qu’en fait c’est cinq, je vous croirais sur parole. Si au début je me suis demandé « pourquoi ??? »… avec l’avis de Stephen KING sur les « dit-il », allez savoir pourquoi, ça m’a fait rire… et vu le nombre de fois où il a prononcé « dit-il », La peste en est presque devenu un livre comique (presque).

Moqueuse ? Moi ? Si peu…

 

Si pendant un long moment on prend le temps de découvrir les personnages plus que la maladie, elle finit par nous rattraper avec la mort du fils du juge. Ben oui ! Les descriptions de la vilaine sont tellement plus intéressantes quand il s’agit d’enfants innocents et de personnages auxquels on s’est attaché (George R.R. MARTIN n’a rien inventé).

On l’aura compris, c’est à partir de là que le livre a commencé à me plaire (enfin il faut croire parce je n’ai plus arrêté d’écouter et de chouiner… jusqu’à la fin. D’ailleurs : ils ont quoi contre les chiens ces auteurs ?).

Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman, c’est le développement sur la condition humaine (c’est un autre livre ? Pardon MALRAUX ! Du coup va falloir que je lise votre livre).

Ce que j’entends par-là ? Au début, quand la peste n’a pas encore décimé la moitié de la ville, ses habitants se demandent pourquoi tant de mesures stricts sont mises en place. Ils s’insurgent doucement… voyant quand même les dommages que la maladie commence à faire. Il faut pourtant leur prouver qu’ils sont dans la panade avant qu’ils acceptent (peu à peu) d’appeler l’épidémie par son nom. Puis quand les gens ne peuvent plus que constater l’ampleur des dégâts, ils se calment et acceptent (plus ou moins) leur sort… en tous cas, les mesures imposées.

On voit alors les personnages évoluer. En prises avec leurs démons, isolés, fatigués, ils sombrent peu à peu. Ils succombent à la maladie de toutes les façons possibles (la mort n’étant pas la seule). Certains essaient de bien faire en participant à la recherche d’un antidote par exemple. D’autres sont moins optimistes.

Chaque personnage est ainsi développé humainement, sans jugement. J’ai particulièrement aimé le passage où l’auteur écrit un truc du genre : Les familles, désespérées, accusaient le médecin de ne pas avoir de cœur. Mais si ! il en avait. Il en avait suffisamment pour supporter de voir ses malades souffrir et les accompagner en sachant qu’il ne pouvait rien faire d’autre pour eux. Il en avait assez pour accompagner leurs proches qui les voyaient, impuissants, se tordre de douleur avant de s’éteindre.

Fallait-il en avoir du cœur pour accepter de vivre ça chaque jour. Ce passage m’a émue.

 

Ma conclusion : L’histoire est longue à venir mais heureusement, le lecteur est très appliqué. Ça permet de rencontrer les personnages avant. De faire connaissance. D’apprivoiser leurs tempéraments et… en voir mourir la plupart.

CAMUS est sadique ! Cool non ?

 

Bonne semaine et bonne.s lecture.s (écoute.s) 😘

 

PS : Après lecture, j’ai appris que ce livre était une métaphore de la seconde guerre mondiale. C’est possible, mais je ne lis jamais un livre pour entrer dans la tête de son auteur. C’est à son livre d’entrer dans la mienne pour faire voyager mon esprit.

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