LES LIMITES DE L’EXCELLENCE ET DE L’AUTO-SABOTAGE

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Coucou tou.te.s 🙂,

Dans cette rubrique, j’aborde un sujet pour lequel j’ai une inclination toute particulière : l’introspection. Si beaucoup lisent des ouvrages sur le développement personnel, j’avoue apprendre plus volontiers par l’expérience et l’échange verbal. D’ailleurs, même si je m’aperçois que je deviens celle qu’on interroge (mon Dieu je vieillis 😜), ces partages de points de vue m’enrichissent toujours autant.

Ces quelques lignes m’ont été inspirées par une discussion entretenue avec une amie qui craint l’auto-sabotage. Comme mes réponses l’ont aidée à avancer, je me dis que ça pourrait peut-être bien en intéresser d’autres.

 

L’Angoisse liée à l’auto-sabotage

Des lustres durant, je me suis considérée comme douée dans l’auto-sabotage. Qu’on me souligne l’absurdité de mes choix n’arrangeait d’ailleurs rien à mon problème. Cette certitude nourrissait mes angoisses, qui me menaient à réfléchir en fonction du jugement extérieur. Je prenais alors des décisions qui ne me correspondaient pas… et qui allaient me conduire à tout foirer. Encore.

Je réfléchissais beaucoup (trop). Et comme dirait stromae : « justement réfléchir, c’est bien le problème avec toi ».

Si plus jeune, je pensais être seule à vivre ce tourment, le livre « Comment réussir à échouer » de Paul Watzlawick, et les confessions d’autres angoissé.e.s, m’ont permis de comprendre que j’étais loin de représenter un cas isolé. Là encore, comme dirait Stromae : « j’suis pas tout seul à être tout seul ».

Puis j’ai lu « ton autre vie » de Franck Lopvet. J’avais déjà énormément analysé mon comportement, ainsi que celui de mes contemporain.e.s angoissé.e.s qui venaient chercher l’attention de mon oreille. Aussi, même si ce livre ne m’a rien appris de particulier, il m’a aidé à classer mes idées (et quand on me connaît, on sait que ce n’est pas une mince affaire 😅).

La réussite : une invention de notre société

Notre société est élitiste, ne nous leurrons pas. Du coup, on nous martèle dès le plus jeune âge que nous devons vivre dans l’excellence de soi. Sinon, c’est de l’auto-sabotage.

Un jour je me suis dit : et si je prenais le problème à l’envers ? Et si je partais du principe que ni l’excellence ni l’auto-sabotage n’existaient ? Et si tout ça n’était qu’une idée reçue de notre société ? Puisque comme dirait Franck Lopvet, « réussir sa vie ne veut rien dire, c’est une invention humaine qui ne sert qu’à se mettre la pression » et que puisque « chaque médaille possède un revers », autant supprimer la médaille complètement.

Après tout, chemin faisant, j’ai constaté que tous mes choix ont abouti à une expérience et que toutes ces expériences ont été riches d’enseignements. Parfois la leçon s’est avérée très chère à payer, mais même les plus traumatisantes ont abouti à cette réflexion : et si ce fameux « auto-sabotage » n’était qu’un moyen d’apprentissage comme un autre ? C’est notre société qui l’a stigmatisé, parce qu’il est long et ardu et douloureux et difficile et…

Mais si c’est celui qui me convient, pourquoi en chercher un autre ? J’ai essayé et finalement j’ai perdu encore plus de temps et j’ai encore plus souffert.

 

Parlons plutôt de méthode d’apprentissage

Aujourd’hui, à la place d’auto-sabotage, j’ai décidé de parler de méthode d’apprentissage et de l’appeler : méthode d’apprentissage « et ben c’est pas grave ! ». J’aurais pu la baptiser « petit à petit » ou « pas à pas » ou encore « c’est en faisant des erreurs qu’on apprend » etc. ; toutes ces expressions qui existent depuis bien plus longtemps que nous, inventées par d’autres personnes qui avaient compris que l’important c’est de respecter son rythme.

Ça fait un petit moment que je me dis « et ben c’est pas grave » quand je vois que je « n’ai pas fait le bon choix » ou que je « me suis sabotée » (tout est relatif). J’y arrive parce que la vie m’a offert cet incroyable cadeau de me montrer qu’il n’y a jamais qu’une seule route qui mène à Rome. Elles le font toutes. Elles sont toutes plus ou moins longues et plus ou moins escarpées, mais il n’existe qu’un seul moyen de s’assurer de ne jamais arriver à ses fins : ne tenter aucune de ces routes. À moins que cela veuille simplement dire que nous avons déjà atteint notre destination ?

Depuis que j’intègre cette idée, j’avance. Je verrai bien si mon itinéraire aboutit sur le but que je me suis fixé, ou si la route sur laquelle j’ai atterri nécessite plus d’une vie pour y parvenir (je reste intimement persuadée que nous ne la choisissons pas. Ce sont certaines opportunités d’avancer, de prendre à droite ou à gauche, d’utiliser une passerelle proposée (pour ça, il faut gagner le niveau du jeu de la vie auquel on joue 😈) que nous pouvons privilégier. La route en elle-même… on naît dessus. Donc avançons sereinement (dit-elle en flippant 😂)).

Tous les chemins mènent à Rome, n’allons pas plus vite que la musique

Si j’en suis arrivée à cette conclusion, c’est parce que j’ai vécu intro et développement avant. J’ai connu assez d’expériences différentes pour me rendre compte que rien n’est joué d’avance (sauf si on veut devenir pilote dans l’armée et qu’on souffre de problèmes de santé… mais là on était prévenu) et que la vie, souvent, nous propose une alternative à la route droite et goudronnée que tout le monde rêve d’emprunter (mais qui, à mon avis, est terriblement ennuyeuse et pauvre d’intérêts).

Je ne pense pas qu’il existe de bon ou de mauvais choix. Il existe des choix plus ou moins rapides qui permettent de mener des expériences. Et n’est pas forcément le plus rapide celui qui conduit à la ligne droite. Je pense que pour parvenir à son but ultime, nous avons tous besoin d’être prêts à l’assumer. C’est pourquoi certaines personnes, qui ont emprunté les passerelles avant d’avoir gagné le niveau nécessaire dans le jeu de la vie, se sont « vautrées » une fois l’objectif atteint. Parce que la vie n’a pas pu leur enseigner tout ce qu’elles avaient besoin d’apprendre avant d’assumer leur but de façon pérenne. Le choix d’aller plus vite que la musique leur a alors appris que « rien ne sert de courir, il faut partir à point ». Ces personnes, ne pouvant pas plus évoluer (à ce moment précis), sont automatiquement retombées à leur niveau de jeu. Pour parvenir à leurs fins, elles devront donc retenter l’expérience autant de fois que nécessaire.

 

Quand on veut on peut… ou pas !

Avant de relire ces quelques lignes, je craignais que l’on puisse penser que je suis une adepte du « quand on veut, on peut. »

Absolument pas !

Je pense ce que Dorian explique à Abi dans Confrontation : « [la vie nous] apprend que quand on veut, on ne peut pas forcément, mais que quand on peut, il y a moyen de songer à vouloir. » Cette leçon fait partie de celles que la vie m’a enseignées. Ainsi, mes rêves, mes objectifs ont évolué au grès de mes expériences. L’important c’est d’avancer, de tenter l’(es) expérience.s. De voir ce qu’elle.s apporte.nt, de mûrir grâce à elle.s. Et de voir quel niveau du jeu de la vie nous pouvons atteindre.

 

En fait, à mes yeux, les jeux d’arcade sont une excellente allégorie de la vie. Et vous ? Qu’en pensez-vous ?

 

Bonne semaine et bonne.s lecture.s (écoute.s) 🙂.

 

PS : si vous voulez voir le sujet abordé précédemment, c’est ici.

1 Response
  1. Bretzel

    Merci pour cette leçon de vie 🙏 Ça enlève le poids sur nos épaules de voir les choses de cette manière…

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